Besançon le 22 novembre 17
10h du matin
Chers parents
Je reçois à l’instant la lettre de Nénette, que je n’attendais guère. Le service postal et encore régulier
Nous continuons toujours notre petit service qui est seulement fatiguant la nuit. Autrement nous sommes très bien, bien nourris, bien logés.
Aujourd’hui j’ai ma journée complètement à moi, et après la soupe je vais m’éclipser en ville reprendre un peu contact avec les habitudes citadines et me distraire un peu.
Cela fera du bien après la vie monotone des cantonnements.
Rien de bien nouveau autrement.
On ne s’en fait pas. J’espère que Bar et aussi tranquille. Je vous quitte en vous embrassant tous affectueusement. Ci-joint la suite de mon « feuilleton ».
P.Collot
J’ai oublié hier d’expédier ma lettre et de vous rendre compte de ma journée d’hier. J’ai commencé par m’acheter un mouchoir, un magnifique mouchoir, orange rayé de noir, d’un superbe effet. Je n’en avais plus en réserve et c’était bien ennuyeux.
Ceci fait il était à peu près 7h et après avoir lu mon journal et constaté le magnifique succès anglais, je me dirigai tout doucement faire ma visite au Gaussots. On ne m’attendez pas, naturellement, et comme toujours je suis très cordialement reçu. Après avoir causé ( il croyait que je venais d’Épinal), nous sortimes me faire un tour sur les rives du Doubs.
Mamie( ?) m’a raconté qu’elle faisait les beaux-arts à Besançon, et qu’elle prenait des leçons d’anglais. Elle est très occupée avec ses cours, c’est pourquoi elle remet de jour en jour de vous écrire à Bar. Elle le fera un jour prochain. En rentrant Mme Gaussot a reçu une dépêche du colonel qui est nommé au 149e d’infanterie. Ce qu’il demandait. Ils sont donc contents. Mais, il y a un point noir dans leur vie. La grand-mère va venir chez eux pour l’hiver. Il paraît que les « les Bol??? » en ont plein le dos. Ils s’en effrayent !!!
Nous sommes allés à l’office puis, invité, je suis rentré souper avec eux et je suis rentré vers 11h au cantonnement. Après avoir passé une charmante soirée. Je me retrouve presque en famille chez eux et cela fait du bien.
Aujourd’hui je reprends mon tour de garde.
Voilà ma lettre allongée et complétée. Je vous quitte en vous embrassant tous affectueusement.
P.Collot