Aux Armées
Le 17 Mars 18
Chers Parents
Depuis ma dernière lettre toujours rien de nouveau : notre vie est celle des poilus du front, c’est-à-dire uniforme et monotone.
Le jour on se couche, ou on travaille un peu, le soir on va poser es barbelés ou faire des corvées en ligne… Nous ne sommes pas très malheureux et quand les 2 ou 3 mauvais quarts d’heure sont passés, nous sommes tranquilles.
J’ai reçu avant-hier la lettre de Nette arrivant juste après celle d’Elise. Votre empressement est digne d’éloges, continuez !!!
Le temps s’est remis au beau et il fait un magnifique soleil. Cela sent le printemps et malgré mitraille et obus, les oiseaux commencent à chanter. Aussi, hier, dimanche : la canonnade s’étant un instant arrêtée, et les soleil étant radieux, je m’étais allongé sous les sapins et avec un peu d’imagination, je me croyais au bois avec vous.
Rêves encourageant et anticafardiques.
Je termine en vous embrassant tous bien affectueusement.
P.Collot